lundi 10 août 2009

Le divan brun

Ça y est, tout est paqueté: les chaudrons, les manuels d'école et les jolis talons hauts noirs. L'appartement semble tellement vide même si, tout compte fait, il ne fut pas vraiment rempli de grand chose durant la dernière année. Je fais un dernier survol des pièces, afin de m'assurer que tout y est, que rien ne manque. Je finis ma tournée par le salon, et mes yeux se posent sur le divan brun qui semble tout seul dans cette grande pièce maintenant nue.

Ce divan qui a connu un début bafoué pour conclure à moitié une amitié qui ne valait pas grand chose finalement. Ce divan sur lequel j'ai posé ma tête sur ton épaule pendant ce film qu'on regardait à même ton portable, démunis de télévision qu'on était, lors de notre première fin de semaine à Sherbrooke. Le même sur lequel j'étais lorsque, d'un trop plein d'émotions, je t'ai dit tout ce que j'avais sur le coeur d'une voix un peu trop aigüe. Le fameux divan anti-confort sur lequel mon maintenant futur coloc avait sauté pour ensuite feindre l'indifférence face à la dureté du coup sur ses fesses. L'endroit où j'ai rédigé le plus souvent mes rapports de laboratoire, où j'ai pleuré le divorce de mes parents, où je l'ai entendue jouir un peu trop bruyamment à mon goût dans la chambre d'à côté. Le spot où je m'installais pour parler à ma mère tous les dimanches soirs au téléphone, où je m'accaparais trop souvent du micro quand on jouait à Rock Band.

Ouais. Décidémment, ce divan en a vu pas mal, en une seule année. En espérant que le prochain en voit autant, avec une majorité d'évènements positifs si possible.

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